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La page blanche : les origines d’un projet hors norme

La page blanche : les origines d’un projet hors norme

Le spectacle est né sur la simple idée de faire une petite représentation de l'histoire de
Beauchêne dans le cadre de l'anniversaire des 150 ans de présence des chanoines en 2020.
Mais dès les premiers préparatifs, cʼest devenu un sujet de perfectionnement à part entière.
Le scénario, la bande son, les décors... sans guère de place pour l'improvisation de dernière
minute.

Pourquoi parler de Beauchêne ?

Pour humble qu'elle soit,l'abbaye de Beauchêne reste un lieu très ancien, énigmatique lorsque l'on prend le temps de regarder les vitraux. Déjà une histoire se raconte, presque toute seule : le bœuf, la Vierge, le chevalier à genoux, les généraux vendéens, la religieuse et sa béquille. Et puis, la richesse des traditions orales, des témoignages de grâces, de guérisons en font toujours un lieu vivant et chaleureux, et même un abri quand le vent intérieur se lève.

Pourquoi le spectacle Un Mystérieux Héritage ?

On ne peut passer sous silence la vie remarquable d'une femme au destin exceptionnel dans la tourmente révolutionnaire : la marquise de La Rochejaquelein. Elle aimait la chapelle de Beauchêne qu'elle avait reçue de son premier mari, Louis de Lescure, le Saint du Poitou, et qu'elle veilla jusqu'à sa mort à entretenir et à transmettre. Voici donc rassemblées toutes les lettres de noblesse d'une grande épopée faite de présence mariale, de grandeur d'âmes, de foi et d'espérance dans l'avenir.

Quel message le spectacle a-t-il a offrir ?

Le spectacle n'a pas vraiment été construit pour adresser un message, mais plutôt pour ouvrir les pages d'un grimoire oublié, pour rendre ce patrimoine si proche plus vivant, lui donner sa chance d'être vu, dans une vie fugace, au moins le temps d'une soirée. Ce lieu ne pouvait pas rester dans l'oubli, à une époque où, plus que jamais, le temps est "assassin". C'est tout le sens et l'ambition du titre :

"Un Mystérieux Héritage".

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Ils ont voulu nous aider !

Ils ont voulu nous aider !

Beauchêne est parti de rien. Peu dʼargent, peu de monde, un terrain plat où tout est à monter.
Petit à petit, le projet fait écho et des gens se mobilisent pour se donner et permettre au spectacle de voir le jour.

Les dons de nos décors

Parmi les dons, beaucoup de décors nous ont été offerts par lʼassociation Art Musical sous la direction artistique de Jacques Raveleau-Duparc que nous remercions chaleureusement. Le salon de la marquise a pu voir le jour grâce à ces décors ainsi que le couvent. Dʼautres éléments de décors seront utilisés dans les saisons à venir.


Pour utiliser ces décors, certains ont dû être adaptés à notre mise en scène. Certaines planches
ont été redécoupées et assemblées de manière à donner vie à la cheminée de la marquise.
Dʼautres planches ont été repeintes pour leur donner un aspect neutre.


A Beauchêne, notre premier outil est la palette. Bien montée, organisée et rangée, elles nous
ont permis de fixer nos décors et dʼinstaller des portants en coulisse ainsi que des zones de
rangement pour les accessoires. Même la lisse a été faite de palettes découpées !

Les artisans de l’ombre

Lʼéquipe décors et accessoires a fait un travail remarquable tout au long de la conception du spectacle.

Le temps passé pour peindre la chapelle a permis dʼavoir un décor central qualitatif et incroyable. Tout est dans la finesse, les détails ; la réplique est convaincante. Le détail sera de plus en plus présent sur les décors, et lʼimmersion que nous allons offrir à la scène, sera de plus en plus forte. Cela permettra, entre autres, une émotion plus forte et donc de mettre en valeur le scénario du spectacle. Car ici, tout est au service de lʼhistoire que nous racontons !

Toutes les générations pour un même projet

Ici, tout le monde se côtoie. Si communiquer peut paraître difficile par moment, le résultat est à la hauteur de nos attentes. Nous apprenons de nos erreurs, nous améliorons nos qualités, nous avançons ensemble, quel que soit l'âge, quelque soit les connaissances et quelque soit l'apport que chacun offre au spectacle. C'est une expérience unique puisque, ensemble, sommes partis de rien, et nous avons tout monté. Mais c'est allé plus loin encore, la musique originale du final écrite par Richard est également un don, les tribunes aussi, beaucoup se sont donnés, et ont donnés. Alors, du fond du cœur, MERCI !

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La mise en scène du spectacle

La mise en scène du spectacle

Deux ans auront été nécessaires à Rémi pour travailler sur la bande sonore et la mise en scène avec Bertrand afin de proposer un scénario et une création originale. Les idées étaient bien rodées et suffisamment précises pour entamer le travail de mise en scène et les répétitions avec les acteurs. Seulement, nous sentions quʼil manquait quelque chose, une petite touche de folie et un travail de précision. Début 2022, Richard rejoint lʼaventure afin dʼapporter différentes idées en retravaillant la mise en scène afin de proposer quelque chose de plus précis.

Rendre naturel quelque chose qui ne l’est pas

Un Mystérieux Héritage propose une organisation scénique contradictoire ; les entrées et sorties de scène ainsi que certaines actions sont précises. Cependant, beaucoup de tableaux présentent des scènes de vie quotidienne où il est impensable de chorégraphier les actions. Chaque spectacle est unique. Il faut, à toutes les répétitions mais aussi à toutes les représentations, rendre ces scènes les plus naturelles possibles. Les acteurs doivent faire tout ce que le spectacle traditionnel réfute. Un bleu n'a pas eu le temps de mettre sa veste ? La scène du bivouac est propice à ce genre de mouvement. Un acteur est perdu sur scène, il nʼest jamais seul et peut demander à son voisin tant qu'il reste dans son rôle. Voilà un beau défi qui, nous l'espérons, nous permettra de garder à la fois la rigueur de la mise en scène et la souplesse des mouvements de ces scènes si importantes.

Occuper toute la scène

Si un point a été difficile à mettre en place, cʼest lʼoccupation de lʼespace. Il aura fallu attendre les répétitions nocturnes pour se rendre compte, à la lumière des projecteurs, que d'innombrables trous hantaient certaines parties de la scène. Le réflexe doit être automatique : Je vais là où il nʼy a personne, jʼoccupe la place qui mʼest offerte. Il faut sʼassumer et assumer son rôle car chaque acteur est indispensable. Devant cette difficulté, la tension était palpable en régie dʼoù lʼéquipe de mise en scène scrute les moindres détails. Puis le public arrive, il sʼassoit et attend le début du spectacle. Quand arrivent les darioleurs et la première vie quotidienne du spectacle, stupéfaction. Il fallait offrir au public un spectacle grand et beau. A la muraille comme au salon, il fallait tourner la tête pour tout voir.

Cʼétait réussi.

danses et chorégraphies

Les répétitions de danses ont débuté en avril pour les acteurs, mais bien avant pour les chorégraphes qui se retrouvaient à Saint- Laurent-sur-Sèvre. Tout a commencé par la scène des druides qui, de manière un peu contradictoire avec le paragraphe précédent, était très chorégraphiée. Puis lʼarbre de mai, les Philippines et le Final. Trois mois avant la grande première, Richard a eu l'idée de remplacer la musique de ces deux dernières scènes par des musiques originales. Jessica et Marie sont venues au studio de composition pour découvrir ces nouveautés et ensemble, elles ont travaillé les nouvelles chorégraphies. Lʼarbre de mai a également eu son moment de gloire. « Ce que vous avez réussi à travers cette chorégraphie, voilà 45 ans que nous nʼarrivons pas à le faire chez nous, notre arbre était systématiquement emmêlé, on a laissé tomber », nous a dit un responsable dʼacteurs dʼun autre spectacle voisin. Bravo aux personnes qui ont eu raison d'insister pour le garder sur scène.

Les répétitions de jour et de nuit

Jouer le spectacle est une chose, le vivre en est une autre. Pour atteindre la qualité et la précision, il fallait beaucoup de répétitions. Certaines ont rassemblé plus de 70 personnes, dʼautres, ne nous le cachons pas, ont failli être reportées car moins de 30 volontaires étaient présents. Nous nʼavons rien lâché et avons toujours compté sur les personnes présentes lors de la dernière répétition pour guider ceux qui avaient été absents. Puis, le jour de la première générale, tout le monde était enfin présent. Il fallait éviter lʼerreur, nous nʼavions que très peu de temps avec les éclairages pour sʼy habituer, les animaux pouvant perturber le jeu des acteurs, etc. Entre le jour et la nuit, tout change. Tout le monde était concentré, travaillait ses danses, ses gestes, ses combats, ses textes, ses déplacements, chaque acteur était responsable de ses accessoires et chacun aidait lʼautre. Jeudi, cʼétait la Première, mais cʼest dès le mardi que nous devions donner le meilleur de nous-mêmes.